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LE TRAVAIL SUR MESURE AU SERVICE DE LA MODE CIRCULAIRE


Économie sociale

La créatrice gantoise Soraya Wancour a créé la marque Studio AMA avec un objectif précis : rendre l’industrie de la mode plus durable et plus sociale. Sa collection de mode circulaire, confectionnée à partir de chutes de tissu, est produite par des ateliers de travail sur mesure.

Avec sa marque de mode éthique, Soraya Wancour marque une opposition claire à la fast fashion, ces vêtements bon marché produits à la chaîne dans des conditions de travail déplorables. « Avec mes créations, je défends une mode responsable et aussi durable que possible. »

Déchets

L’industrie textile et le monde de la mode sont loin d’être des modèles de durabilité : gaspillage, mauvaises conditions de travail, colis et emballages à foison… Pour Soraya Wancour, il était temps de faire bouger les choses. « Je voulais offrir un maximum de transparence à mes clients. Dans ma collection, je n’utilise que des déchets issus de l’industrie textile locale. Ma nouvelle ligne de pulls est par exemple entièrement confectionnée à partir de couvre-matelas », explique la créatrice. « Je n’emballe aucune de mes pièces, et je n’y couds pas non plus d’étiquettes. J’essaie en outre de limiter au maximum ma production de déchets en réutilisant autant de tissu que possible. »

Approche personnalisée

Outre son modèle circulaire, Soraya Wancour voulait donner une dimension sociale à son travail. Elle a donc décidé de confier la confection de sa collection à des entreprises de travail sur mesure. Ses pulls sont ainsi fabriqués par l’asbl Zonnehoeve, près de Gand. L’atelier dispose de son propre département Textile entièrement équipé, et est toujours prêt à produire des pulls de qualité.

« C’est une collaboration qui fonctionne très bien, avec de temps à autre une plongée dans l’inconnu pour les deux parties. L’asbl Zonnehoeve est toujours à l’écoute et s’évertue toujours à trouver des solutions constructives adaptées à mes besoins. Pour moi, cette approche personnalisée fait toute la différence. Studio AMA ne propose que des séries limitées. Il n’y a pas si longtemps, ce type de demandes était plutôt atypique, la norme du secteur étant plutôt aux gros volumes à traiter en peu de temps. Pourtant, j’ai tout de suite senti que nous étions sur la même longueur d’onde. Au fil du temps, notre partenariat a évolué. Avant de choisir de nouveaux matériaux ou de créer de nouveaux modèles, je discute de la faisabilité du projet avec eux, et ils n’hésitent pas à me donner un avis précieux. » «

Ce sont toujours les mêmes produits qui reviennent, mais dans des tissus différents. Pour chaque nouveau produit, il y a une période d’essai pendant laquelle nous cherchons à obtenir la meilleure qualité possible. Cela demande pas mal de travail. Mes commandes sont par ailleurs assez restreintes, parce que Studio AMA reste une start-up. Sans oublier que je demande des produits finis, pas des pièces produites hors contexte, ce qui est plus courant dans les ateliers de travail sur mesure. »

Croissance

La confection de vêtements de qualité était un tout nouveau défi pour les travailleurs de l’asbl Zonnehoeve. Ils avaient toutefois beaucoup d’expérience dans la coupe et l’assemblage de tissus, notamment pour la fabrication de coussins en noyaux de cerises. Dans cette transition vers de nouveaux produits, les travailleurs de l’atelier ont pu compter sur un soutien optimal de leur accompagnatrice. « Elle connait les points forts et les points faibles de chaque collaborateur. Elle sait comment utiliser les compétences disponibles pour répondre à chaque demande. Les travailleurs ont ainsi la chance d’apprendre de nouvelles choses, ce qui contribue évidemment à leur développement personnel, mais aussi au renforcement futur de notre collaboration », ajoute-t-elle.

Circuit court

Soraya Wancour a en outre opté pour un circuit court en choisissant un atelier local – l’asbl Zonnehoeve se trouvant à un jet de pierre de l’atelier de Studio AMA. Une nouvelle ligne à mettre au point ? Un échantillon à récupérer ? La jeune créatrice n’est qu’à quelques coups de pédales de l’atelier. Le succès de Studio AMA montre qu’une mode durable, socialement responsable et locale n’est pas impossible.

« Le circuit court signifie qu’il n’y a pas d’intermédiaires, pas de racheteurs de surplus, pas de représentants ou de boutiques qui doivent aussi faire des bénéfices et font ainsi grimper le prix des produits. Le circuit court n’est pas une question de distance physique. C’est une question de parcours, de mains dans lesquelles passe le produit avant d’arriver au consommateur. Le circuit est un gage de transparence ; il rapproche le produit du consommateur final. »

Accompagnement

En tant qu’entrepreneuse sociale, Soraya Wancour a pu compter sur le soutien du Département Emploi et Économie sociale flamand, dont elle a suivi l’un des trajets d’accompagnement. Grâce à des sessions de groupe et des séances de coaching individuel, elle a appris à relever les défis sociaux auxquels sont confrontés les entrepreneurs. Soraya Wancour : « Je sais comment créer des patrons et évaluer la qualité d’un tissu, mais l’entrepreneuriat ne se limite pas à cela. Pendant les sessions de groupe, j’ai par exemple pu discuter avec des personnes impliquées dans des entreprises de travail sur mesure. J’ai également bénéficié d’un accompagnement individuel par une personne issue du secteur social. J’en ai tiré de précieux enseignements. »

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